En 2010, les Anciens Combattants d’Hugleville ont perdu deux des leurs : Henri LEVITRE en janvier et Robert PRIEUR en août. Dans l’association, ils étaient les deux derniers témoins et acteurs de la 2ème Guerre Mondiale. Ils ont connu pendant la
dernière guerre le froid, les privations pour ne pas dire la faim, la peur et surtout les bombardements incessants. En effet, ils étaient déportés du travail obligatoire et ils étaient dans des
camps situés dans les régions les plus industrialisées d’Allemagne.
Ces disparitions doivent encourager, les anciens combattants à exercer le devoir de mémoire qui nous a été transmis par
nos aînés.
Le devoir de mémoire ne doit pas simplement concerner la repentance
lorsque la responsabilité de l’ETAT est avérée, ce qui est le cas dans le cadre de la guerre 40-45 avec les exactions commises sous l’ordre de l’occupant.
Le devoir de mémoire doit aussi permettre de se souvenir et d’honorer les
personnes militaires ou civiles qui sont les véritables héros, souvent anonymes, de cette effroyable tragédie de la 2ème guerre mondiale. Ils ont risqué leur vie pour sauver celle des autres, ou
tout simplement pour que les français puissent recouvrer leur liberté et leurs droits.
Beaucoup d’entre nous savent que la
grande rafle du VEL D’HIV, le 16 juillet 1942 a été organisée par la police française sous les ordres de l’occupant. 13.000 Français
juifs ont été capturés chez eux au petit matin et entassés au vélodrome d’hiver, sans soin, sans médicament, sans eau, sans sanitaire.
Parmi ces 13.000 personnes, beaucoup de femmes, d’enfants et même des bébés.
Après le VEL D’HIV, direction le camp de transit de PITHIVIERS, avant la direction finale de AUSCHWITZ-BIRKENAU ;
tous furent gazés, y compris 4.200 enfants !
Ce que l’on sait moins concerne 11.000 autres Français qui furent sauvés par leurs compatriotes, le plus souvent des
Parisiens anonymes et aussi par des gendarmes qui ne pouvaient pas se résoudre à exécuter les ordres reçus. Le 8 MAI doit être l’occasion de se
souvenir d’eux.
Comment également ne pas se souvenir des CADETS de SAUMUR (ainsi appelés car élèves officiers) qui le 20 juin 1940 lorsque l’armée
Française était en déroute, ont fait un choix suicidaire.
Sur 50 Kms en bordure de Loire, les 2.000 CADETS ont tenu tête et ont fait barrage à 2 divisions Allemandes. Leur action
était perdue d’avance, mais ils ont créé un vaste mouvement de fierté nationale. Ceux qui en réchappèrent rejoignirent l’armée des ombres et
continuèrent le combat jusqu’à la libération.
Enfin, comment ne pas se souvenir des
résistants du plateau des Glières en Haute-Savoie. Ils étaient 500 face à 12.000 hommes, milice et occupants ; ces derniers ont
employé tous les moyens, même les plus affreux pour les déloger ; bien sûr cela c’est mal terminé et les Résistants capturés furent tous
fusillés (160 reposent toujours au cimetière des Morettes)
Il n’empêche, le mouvement de libération était lancé, l’espoir renaissait, le bout du tunnel apparaissait. C’est ainsi
que la Haute-Savoie fut le premier département libéré en France et ce avant le jour « J » du 6 juin 1944.
Tous ces hommes et ces femmes, civils, militaires, résistants ont
contribué largement à notre libération de l’occupant.
CE 8 MAI 2011, après 66 ans, était une occasion de se souvenir et de les honorer.
Après ce discours prononcé par Gérard Planté président des Anciens Combattants d’Hugleville, une minute de silence a été
observée et une gerbe de fleurs en leur mémoire a été déposée.